La classe franco-américaine était ouverte à TOUS les ENFANTS de FRANCE !!
Même aux enfants privilégiés!!!
Extraits du livre " la classe franco-américaine" page 300
Paris fut aussi dans ces cas-là où la réciprocité dans certains quartiers, était impossible. De même qu’Epinal : à lire la liste des enfants d’une classe, Samir, Ismail, Insaf, Mustapha, Adel, Mouez, Abdelkader, Ali, Fadh, Nezha, Mustapha, ces enfants n’auraient JAMAIS eu l’occasion de partir en Amérique. Grâce à la ténacité d’un maire comme Philippe Seguin, à la compréhension de l’inspecteur, au financement exceptionnel de la ville et notre ouverture d’esprit, ces enfants partirent tout comme les petits-fils des présidents de la République, d’actrices réputées, de chanteurs très connus, de grands sportifs, de journalistes, d’hommes d’Affaires ou enfants de ministres et de députés.
Quand en 1985, Gregory, le fils d’un ancien capitaine de l’équipe de France de football, devenu commentateur incontournable des matches à la télévision, reçu par James, partit à la « Heritage school » à Medina, Ohio avec sa classe de Noisy-le-Roi et qu’une autre classe de Noisy le Roi séjournait à South Huntington, Long Island, New York, des Fatima, Abdelnor de Champs sur Marne 77 partaient à Decatur, Illinois.
Lorsqu’en 1996, Guillaume, le petit fils d’un Président de la République, reçu par David, partait, avec l’Ecole d’Aujourd’Hui,( établissement privé du Boulevard Edgar Quinet à Paris), à San Geronimo, Californie et que Louis, fils d’une célèbre actrice de cinéma, la James Bond française, reçu par Tyler avec une classe de l’Ecole Active Bilingue ( elle aussi, école privée rue du Théatre, Paris 15e) séjournait à Middlothian en Virginie, une classe d’Epinal avec ses Shehrazad, Mourad, Tayed, Fays, Nassira, Touria, Mohamed, Aicha, Azzedine, Abdelkader, Jamel, Souad, Latifa était hébergée à la « Mac Kinley school », Davenport, Iowa au bord du Mississipi.
Et que dire de la classe de Paris 13e arrondissement avec son lot d’enfants issus , selon la formule classique, de milieux défavorisés et émigrées, reçue la même année, à la
« E.P.Rock Elementary school » à Hudson, Wisconsin.
Et en 1995, Stefan-Brian, fils du Ministre des Finances de l’époque, est hébergé par Jay et sa classe de l’Ecole Active Bilingue ( école privée), rue du Théatre, Paris 75015, reçue par la « Carl Sandburg school » de Wheaton, Illinois. L’autre classe de l’école EAB, du Théâtre est alors accueillie par la « Woolridge school » de Midlothian, Virginia, près de Washington D.C. Dans ses rangs se trouve Louise, fille d’un haut dirigeant du MEDEF, reçue par Megan. En même temps, partait une classe de Boulogne de l’école Silly avec ses Majid, Maimouna, Brahim, Rida, Mir Siavosh, Ali, Nouale, Hocine, Doreya. Même près du Bois de Boulogne, il y avait des zones défavorisées ! Pourtant leur séjour à la « Silver Beach school » à Bellingham, West Virginia leur apporta un lot de souvenirs inoubliables.
Comme pour les bons vins, il y a des années d’un cru exceptionnel !
L’année 1994 fut particulièrement bien fournie en « fils de… » et « fille de … » :
Raphael, fils d’un grand journaliste, qui, malgré des gants de boxe, perdit son combat. Cet enfant d’une école publique de Paris, fut reçu par Jason de la « Wealthy school » à E. Grand Rapids, Michigan .
Camille, fille d’un Ministre de l’époque, accueillie par Alicia de la « Evans school, » à Fond du lac, Wisconsin ainsi que sa classe de l’école EAB de Paris. Un de ses camarades de classe, fils d’un grand éditeur, reçu par Nathan.
Et Florent, fils d’un grand patron d’une chaine publique, hébergé par John de la « Longwood school », à Naperville, Illinois ainsi que sa classe du groupe Fénelon à Paris.
Heureusement que nous avions un équilibre parfait en faisant partir en Amérique en 1994, une classe de Paris 75019 avec son lot de Fatoumata ( il y en avait deux dans la classe), Lofti, Saidou, Binta, Ouisal, Rachida, Mohamed, Mehdi, Vanja. Ils connurent une fabuleuse aventure, en dehors de leurs trente mètres carrés ou chambre d’hôtel à la « Handley school » à Saginaw, Michigan. Et celle des HLM de Melun, école Almont, avec ses Fatima, Kaira, Miora, Albano, Evissa, Aicha qui vécurent le « rêve américain » à la « Hillcrest school » à Downers Grove, Illinois, banlieue chic de Chicago où toutes les familles vivaient dans des maisons comme on les voit à la télé !
Ou enfin une classe d’un « quartier défavorisé » d’Epinal (école Champy) avec sa ribambelle de Adel, Mouez, Mustapha ( ils sont deux), Insaf, Ismael, Samir, Nadia, Abdelkader, Ali, Fahd, Nezha. Content quand même de voir au milieu d’eux une Aurélie !
Epinal, grâce à la compréhension de son Maire, Philippe Seguin, avait voté les fonds pour faire partir …. quatre classes de la ville :
Ecole Ravel/ Sechrist school, Flagstaff, Arizona
Ecole Gaston Rimey / Glenfield school, Montclair, New Jersey
Ecole Champy / Tanner school, Kaukauna, Wisconsin
Ecole Ambrail / Fern Persons, Olivet, Michigan
Une centaine de Maires comme celui d’Epinal aurait fait basculer et révolutionner l’enseignement du Français en Amérique !
Les classes franco-américaines acceptaient TOUS les enfants, de toutes les races, de tous les milieux (même priviligiés), de toutes les régions de France. A dix ans, ils ne font pas la différence et s’adaptent facilement à un autre monde. Tous ces gosses, quelle que fut leur origine, débarquaient comme des vedettes. Les familles américaines en recevant les questionnaires des petits Français, n’avaient aucune idée de qui étaient les parents. Le petit-fils du président de la République, portant un autre nom que son grand-père, avait été reçu par la famille comme s’il était né de Monsieur Toulemonde et de Mme Ordinaire ! Et le gosse d’un chanteur à la mode, ne pouvait s’étendre sur la réputation de son père, totalement inconnu en Amérique !
Jean-Claude Lucchini ( Directeur de l’école du Fort Ste Catherine, Toulon 83 1985) le souligne :
« Il en ressort d’abord l’absence totale de ségrégation, qu’il s’agisse d’enfants, d’adultes ou de niveau social.
Le souci : un bon fonctionnement et il fonctionne !»
Jean-Claude, de la situation de son école à Toulon, a toujours un mélange de niveaux sociaux : enfants d’émigrés dans les HLM qui dominaient la cour et d’enfants de parents, classe moyenne dans la zone pavillonnaire voisine.
Pourtant un point commun les liait, ces quatre classes : Aujourd’Hui, Ecole Active Bilingue, l’école Champy et le groupe scolaire Kuss étaient toutes TO : elles voyageaient mais ne recevaient pas.
Pourquoi ?
Les parents des deux dernières manquaient de place et d’argent, les parents des deux premières manquaient de temps !
Voilà ce qu’étaient les classes franco-américaines : ouvertes à tous les gamins de 10 ans, riches ou pauvres, fils de célébrités ou enfants d’émigrés !
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